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Important cabinet d’ébène aux Sept Vertus
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Cabinets, Louis XIII, XVII



Nous présentons ici un descriptif résumé de cette pièce. Nous encourageons vivement le lecteur à consulter le dossier complet agrémenté de nombreuses photos et détails en cliquant sur le lien suivant :

Dossier de présentation du cabinet aux Sept Vertus

Cet important cabinet d’ébène est le meuble français le plus emblématique de la première moitié du XVIIe siècle. Ce type de pièce est notamment présent dans le château d'Ambleville mais aussi au château de Fontainebleau ou encore au Louvre. Ces quelques productions d’exception conservées au château du Serrant, en Angleterre ou à Amsterdam sont à la racine du terme « ébéniste ». En effet, au XVIIe siècle des menuisiers venant des Pays-Bas et sculptant l’ébène, ce bois exotique et très couteux, s’installent en France.

Le cabinet que nous présentons provient du Château de la Treyne dont l’existence remonte au XIVe siècle. Le château eut notamment comme seigneur Pierre de La Ramière auquel on attribue la victoire de la Roche-l’Abeille en 1562. C’est au cours de cette bataille qu’Henri de Navarre fit ses premières armes et où une amitié naissait entre le futur Roi de France et le seigneur de La Treyne.

Ce cabinet, par ses dimensions exceptionnelles, ses sculptures détaillées de thèmes originaux, son théâtre vif et soigné, son piètement d’origine en partie plaqué d’ébène, sa provenance prestigieuse ainsi que son excellent état, est une pièce particulièrement rare.

Les premiers contrats de commande de cabinets mentionnent des dimensions de 6 pieds de haut par 5 pieds de large. Le « pied du Roi » étant équivalent à 32.48 cm, on parle alors d’une hauteur de 195 cm par 162 cm de largeur. Le cabinet que nous présentons mesurant 204 cm de hauteur par 179 cm de largeur, il fait partie et dépasse légèrement les plus grandes productions parisiennes.


Iconographie :
La scène du vantail de gauche montre Amphitrite, l’épouse de Poséidon et Déesse de la mer, sur son char. Elle est entourée d’animaux fantastiques, d’hippocampes, de Néréides, qui forment son cortège. L’iconographie d’Amphitrite est peu répandue dans l’art grec mais elle devient une figure très appréciée aux époques classiques à partir du XVIIe siècle.

Le vantail de droite est une allégorie des Sept Vertus. Elles sont composées des quatre vertus cardinales : la Prudence, la Tempérance, la Force d’âme, la Justice. Les trois autres vertus sont les vertus théologales : la Foi, l’Espérance et la Charité. Les vertus sont généralement représentées de façon allégorique sous les traits de femmes.

De gauche à droite en partie basse :
- La Justice tient une balance
- La Force d’âme brandit une épée
- La Tempérance tient une urne, elle est généralement représentée versant un liquide d’un vase à l’autre. Ceci doit être compris comme un geste destiné à couper le vin avec de l’eau ou d’équilibre des niveaux
- La Prudence tient un miroir afin de s’y voir mais également de regarder les dangers venant de l’arrière

En partie haute et de gauche à droite :
- La Charité est entourée de deux enfants qu’elle accueille
- L’Espérance semble tenir une coupe dans laquelle brûle une flamme
- La Foi tient un calice contenant l’hostie consacrée

Au-dessus des deux vantaux on retrouve certaines des Sept Vertus : La Justice, la Foi mais également la Tempérance qui tient en plus de son urne, une bride. La Charité est cette fois représentée tenant une grenade, symbole du cœur enflammé de Jésus.

En dessous, quatre chérubins à trompette soutiennent les deux sculptures dans une allégorie de la Renommée.

Les deux grands tiroirs du haut sont sculptés de scènes aquatiques d’hommes luttant avec des monstres marins, de chevaux de mer et de Néréides qui forment le cortège de Poséidon et font écho au vantail d’Amphitrite. Cette ornementation océanique fantastique est inspirée des gravures de Michel Dorigny.

Le piètement d’origine repose sur six pieds torsadés. Les colonnes sont finement sculptées de feuilles, de pampres de vigne et de grappes de raisin. Le tablier central au visage grimaçant rappelle les quatre satyres de chaque panneau. Les deux tiroirs plaqués d’ébène sont sculptés de fleurs uniques et de fleurs entrecroisées.

Théâtre :
Le théâtre nous frappe par la vivacité de ses tons, de sa marqueterie et par son effet réussi de perspective.
Le plancher est à marqueterie de cubes sans fond dits « d’Oeben ». Les cinq miroirs composant l’intérieur permettent d’admirer sous tous leurs aspects les quatre peintures sur bois ainsi que le petit plafond en perspective de formes géométriques et roses des vents du fond du théâtre. Le tout est réhaussé de bois doré sous la forme de colonnes torsadées à chapiteau corinthien mais également de deux putti ailés. Chacun de ces chérubins découvre un tiroir secret.

En hauteur, la balustrade en bois doré est réalisée en trompe l’œil et cache quatre petits tiroirs. Dissimulés derrière les deux panneaux peints coulissants, huit tiroirs d’une qualité d’ébénisterie frôlant l’orfèvrerie sont cachés du visiteur dans la pure tradition des cabinets de curiosité.

La face intérieure des deux petites portes est ornée d’une alternance de marqueterie claire et foncée ainsi que d’une belle incrustation d’ivoire. Cette matière est gravée de nombreux motifs naturels sur les colonnes formant un ensemble architectural avec en son centre un paysage et au sommet un visage de faune.

Les quatre personnages peints sur bois représentent une partie des Dieux de l’Olympe. Ces peintures mythologiques ne sont pas sans rappeler les représentations peintes des Dieux grecs notamment présents dans un cabinet conservé à Arundel Castle (West Sussex) et sur le cabinet du musée des Beaux-Arts de Troyes.

Nous faisant face à gauche : Apollon, Dieu de la beauté en mouvement, suivant l’œuvre d’Apollon et Daphné visible au musée du Louvre.
Sur le côté: Dionysos, Dieu du vin drapé de rouge et dans son plus simple appareil s’inspirant du tableau de Guido Reni « Bacchus et Ariane ».

A droite nous faisant face : Athéna, Déesse de la sagesse avec ses attributs habituels de la lance et du casque.
Sur le côté : Aphrodite, Déesse de la beauté, peinte de dos.


Datation :
Le cabinet aux Sept Vertus présente les caractéristiques intérieures de la première phase de création des cabinets d’ébène car il est paré de décor peint avec ses quatre dieux de l’Olympe. Il a également les décors sculptés qui caractérisent la seconde phase avec les allégories entourant les scènes des vantaux principaux. On peut alors évaluer sa date de fabrication selon ces critères aux environs de 1640.

Pour poursuivre :
Un cabinet en hommage à Catherine de Médicis ? Ainsi que les similitudes avec le cabinet du Windsor Castle…
Pour en savoir plus, nous vous invitons à découvrir le dossier complet en cliquant sur le lien disponible dans la description.
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